Actualité
Ces dernières semaines ont donc été consacrées à une nouvelle séance d’entretien et réglages piano par le luthier Patrice Chauvière.
En effet, lors d’un accord du Petrof demi-queue du studio, celui-ci à remarqué un jeu latéral dans la frappe des marteaux.
Ce jeu ne fait pas toujours frapper le marteau au même endroit sur les cordes.
Ainsi le marteau peut ne frapper qu’une corde sur les deux ou trois cordes par note (selon l’octave jouée).
Cela peut aussi aller jusqu’à générer de petits claquement secs aigus.
Ce défaut provient d’un jeu trop important du pivot autour duquel le marteau tourne.
Le pivot, fine tige de métal est entouré d’une garniture de feutre.
Une solution consiste à remplacer les pivots par une tige un peu plus grosse.
Si cela ne suffit pas, il faut remplacer les feutres.
Opération à répéter pour les 88 touches du piano.
C’est long et fastidieux.
Entretien et réglages effectués
Pour le Petrof le changement du pivot a suffit sauf pour quelques touches pour lesquelles le remplacement du feutre a été nécessaire.
Travail effectué à l’atelier en emmenenant le clavier du piano.
Le repivotage des fourches de marteau a été suivi :
- d’un refaçonnage des têtes de marteau
- du graphitage et de la lubrification des mouvements de mécanique.
- d’un réglage des cordes afin que chaque marteau frappe bien toutes les cordes de chaque note.
- du réglage de l’échappement
- d’une harmonisation.
Voilà, depuis son arrivée au studio, ce Petrof qui vient de fêter ses 50 ans embellit en son et s’améliore en jouabilité.
Lien ici de la publication pour la précédente séance d’entretien et réglages piano.
Vidéos
Quelques vidéos ci dessous.
Changement du pivot pour la première, malheureusement en anglais bien que faîte par un luthier français.
Décomposition de l’action de la mécanique du piano à queue pour la seconde.
Explication globale sur un piano à queue de concert pour la troisième.
Recapage et nettoyage complet du Neumann U64 du studio et recapage, réglage et remise à neuf complète de son alimentation .
Le recapage est le remplacement des condensateurs.
Le condensateur est le composant qui s’altère le plus avec le temps, il a une durée de vie limitée.
Les alimentations des 2 KM64 du studio avaient été refaites il y a moins de vingt ans et n’avaient besoin que d’un calibrage de la tension de chauffage du filament.
Celle-ci est d’origine.
Le U64 est quasiment le même micro que le KM64.
Il utilise une lampe Nuvistor 7586 RCA à la place de l’AC701 du KM64.
Contrairement à l’AC701, la lampe Nuvistor se trouve facilement et n’est pas très chère.
Caractéristiques de la Nuvistor ici.
Le corps du U64 est un peu plus petit que celui du KM64.
Nous n’avons pas noté de différence de son flagrante entre les deux micros.
Il porte le numéro 040.
Les caractéristiques ci-dessous, issues de la notice ici sont quasiment identiques, la courbe de réponse en fréquence est la même.
Micro fabriqué à partir de 1964 jusqu’à la fin des années 60′, page constructeur ici.
Il a rapidement été remplacé par le KM84 à transistor, apparu en 1966 qui utilise la même capsule.
Apparemment, les U64 étaient exclusivement dédiés au marché américain.
Le tube électronique Nuvistor fabriquée par RCA à partir de 1959 était en métal et céramique alors que les autres étaient en verre.
Petit, en forme de dé à coudre.
Le Nuvistor 13CW4 a remplacé la lampe Telefunken VF14 plus fabriquée dans les Neumann U47 .
On trouve aussi le Nuvistor dans Les AKG / Norelco C12A (ceux à la forme rappelant le C414) et C28.
Les deux Neumann KM64 du studio reviennent de chez L’Atelier du Microphone pour une calibration des alimentations.
Présentation du micro et histoire
Le KM64 est un micro statique à lampe petite membrane.
Ce micro crayon ou cigare, (pencil comme disent les anglais) a été fabriqué au milieu des années 60′.
La brochure constructeur disponible sur la page Neumann est datée de 1966.
KM pour Klein Microphon (traduction : petit microphone) apparut en 1953 avec le KM53, premier micro crayon de la marque.
Cette miniaturisation des microphones découlait du besoin d’avoir des micros plus discrets, notamment avec l’arrivée de la télévision.
Les micros habituels, U47 et gros micros à ruban cachaient leurs interprètes.
La capsule à diaphragme en métal des KM53 était plus à même que les capsules à diaphragme synthétique de supporter et dissiper la chaleur des lumières intenses des projecteurs des plateaux télé de l’époque.
Les éclairages de plateaux télé qui ont aussi conduit à la création des guitares couleur TV yellow.
Ce jaune ocre apparaissait blanc à la télé en noir et blanc mais reflétait moins l’éclairage des puissants projecteurs que les finitions blanches.
Les séries KM53,54,56 et 64 utilisaient la lampe Telefunken AC701 k qui avait fait ses preuves.
On retrouve cette lampe dans les modèles suivant :
- Neumann SM69, M249, M49, M50, M269c
- Schoeps M221B, M222
- Telefunken Ela M251, Ela M250
Le KM64 bénéficie d’une nouvelle capsule la KK64 développée en 1964.
Diaphragme en mylar (en nickel pour les KM53,54,56), elle a une réponse étendue vers les hautes fréquences et une atténuation hors axes indépendante de la fréquence.
Cela se traduit par la reproduction d’un timbre constant (mais d’un niveau variable) lorsque la source se déplace de -135° à + 135° autour de l’axe du micro.
Le KM64 dispose d’un atténuateur 10dB sur le corps.
Page constructeur ici, brochure ici.
KM84
Le KM84 qui a remplacé le KM64 utilisait la même capsule mais avec un préampli à transistor.
L’alimentation de ce préampli ce faisait par un tout nouveau procédé développé en 1966 par Neumann à la demande de la télévision Norvégienne : l’alimentation fantôme en 48V.
Le KM84 est le premier micro au monde à bénéficier de cette technologie.
Elle s’est par la suite généralisée à tous les micros statiques chez tous les constructeurs.
Le Km64 construit à partir de 1964 n’a pas dû être produit longtemps, le KM84 fabriqué à partir de 1966 l’a rapidement supplanté.
Alimentation et lampe AC701
Ou pourquoi il faut calibrer précisément les alimentations des micros utilisant des lampes AC701.
Les lampes AC701 nécessitent des tensions d’alimentation très précises.
Marc Henry de L’Atelier du Microphone nous alertait sur les dangers d’une mauvaise calibration de l’alimentation.
Une différence de 0,1V avec la tension nécessaire peut endommager irrémédiablement la lampe à la longue.
Bien alimentée, cette lampe peut durer des dizaines d’années, ce qui est le cas sur nos micros qui ont plus de cinquante ans.
Chaque composant a ses propres tolérances par rapport aux valeurs théoriques et vieillit différemment.
Les performances de l’alimentation évoluent dans le temps, de même que le préampli autour de la lampe et la lampe.
Il faut donc calibrer chaque alimentation à chaque lampe et préampli.
Nos deux KM64 sont repérés et doivent utiliser l’alimentation dédiée et repérée.
L’échange des alimentation est donc une mauvaise idée.
Les lampes Telefunken AC701K sont chères et difficiles à trouver.
Leur cote en 2022 se situe entre 400€ et 500€.
Neumann avait sorti dès le début une variante, le U64 qui utilise une lampe Nuvistor 7586 à la place de l’Ac701.
Le son et les caractéristiques sont identiques, le micro est un peu plus petit.
Le studio possède un U64.
Caractéristiques
Utilisation
Comme tout micro, le KM64 peut être utilisé sur de nombreuses sources.
Il est particulièrement apprécié sur les guitares folk et les instruments à cordes (violons, violoncelles).
Tour des différents modèles Neumann et appréciations par Pierre Jacquot ici.
Certains utilisateurs préfèrent la couleur sonore de la capsule en nickel du KM54.
Cependant le KM64 bénéficie d’un meilleur bruit de fond, d’une réponse étendue dans l’aigu et d’une meilleure réponse en fréquence hors axe.
Une réponse en fréquence hors axe non uniforme détimbre la source lorsqu’elle s’éloigne de l’axe du micro.
C’est gênant lorsque la source bouge par rapport au micro ou lors de la prise de son d’ensembles avec plusieurs micros; la repisse de chaque source dans les autres micros sera détimbrée.
Liste des autres micros statiques « cigare » du studio
- 1 Neumann U64 (lampe)
- 2 Neumann KM184
- 2 Shure KSM 141
- 4 Oktava MK 012 modifiés par Michael Joly
- 4 Oktava MK 012 modifiés par L’Atelier du Microphone
- 2 Line Audio CM3
- 1 AKG C451EB
- 2 Audiotechnica Pro 37r
Voici de retour les deux micros Sony C48 du studio, réparés et entièrement révisés par Obsolete Audio.
Ils n’étaient plus en état depuis longtemps avec le son qui coupait.
L’intérieur du micro est tellement ajusté et serré qu’une intervention demande beaucoup de temps et peut vite ne pas être rentable.
Jérôme (Obsolete Audio) a pu récupérer les capsules.
Après remise en état, il a mesuré un écart de 0,1v entre les deux micros sur une prise stéréo.
Ecart suffisamment faible pour permettre de les utiliser en couple stéréo.
Description
Le Sony C48 est un micro statique large membrane fabriqué au Japon de 1979 au début des années 90′.
Micro haut de gamme et donc vintage que l’on croise peu.
Son circuit électronique et sa capsule sont de conception proche de celle du Neumann U87, cependant il sonne différemment.
Son plus chaleureux et doux qu’un Neumann U87 AI.
Alternative meilleure marché au départ que le U87, sa rareté et sa qualité ont fait considérablement augmenter sa côte.
On accède aux réglages en ouvrant le capot, il faut pour cela appuyer sur les deux boutons poussoirs sur les côtés du micro.
A l’intérieur, un emplacement pour une pile 9V pour remplacer l’alimentation fantôme (comme sur les U87 P48, 1ère génération) ainsi que trois boutons (comme sur le U87 également):
- M / V (Musique / Voix) : coupe-bas
- sélection de directivité : omni, cardioïde, bidirectionnel
- atténuateur 10 dB
Capot fermé, de petites LED rouges indiquent la directivité choisie.
Le micro pivote d’avant en arrière autour de son pas de vis.
la prise XLR pivote elle aussi.
La capsule est montée sur une suspension interne assez efficace.
Caractéristiques
Notice ici.
- Frequency response: 30 -16,000
- Sensitivity (dB) (0dB=1V/1 Pa at 1kHz): -41.0 ± 2.0 (Uni)
- Dynamic range (dB): 106
- Output impedance at 1kHz (balanced) (1/2 ± 20%): 150
- Induction noise from ext. magnetic field (0dB=20µP: 0
- Effective output level at 1kHz (dBm) (0dBm=1mW/1P): -38.8(Uni)
- Signal-to-noise ratio (A weighted,1kHz,1Pa): 72 dB(Uni)
- Inherent noise (0dB=20µPa.): equal to or less than 22 dB SPL
- Wind noise (0dB=20µPa.): 47(dB SPL)
- Max. input sound pressure level (0dB=20µP): 128(dB SPL)
Utilisation
les voix bien sûr mais tout type d’instrument.
Sur la deuxième vidéo ci-dessous, on voit que c’est le couple de micros fétiche de l’ingénieur du son pour enregistrer un piano à queue.
Même utilisation qu’un AKG C414 ou un Neumann U87 pour lesquels il est une alternative.
Liste des autres paires de micros large membrane disponibles au studio
- 2 Audix scx25A PS appairés
- 2 Warm Audio WA-14 upgradés (capsule CK12, type 414EB)
- 2 Aston Spirit (3 directivités, made in England).
Les deux Spirit ne forment pas une vraie paire car ils sonnent différemment. - 2 Audio-Technica AT4047 SV
- 2 têtes Mickael Joly MJE47 pour Oktava mk012
Liste des micros et du matériel disponible ici.
Vidéos après les photos.
On aperçoit un C48 en reprise de guitare.
Présentation de nombreux micros, dont certains présents au studio. Le C48 est présenté à 12 mn.
Ce micro AKG D12 revient de Obsolète Audio, l’atelier de réparation de Jérôme Cousin.
Hors service depuis une quinzaine d’années et hérité du premier studio, La Blanchisserie (Ivry sur Seine), il n’avait encore jamais servi ici.
Histoire
L’AKG D12 est un micro devenu légendaire.
Sorti en 1953, c’est le premier micro dynamique cardioïde construit au monde.
Fabriqué jusqu’en 1976, il ressort en 1978 sous la version D12E avec une prise XLR intégrée au lieu de la prise din au bout du fil.
Il sera ensuite remplacé par le D112 conçu spécifiquement comme micro de grosse caisse.
Ce D12 appartenait à Gérard Fournet, sonorisateur du groupe Les Enfants Terribles, actif de 1966 à 1975.
On voit le micro au chant sur les photos de concert.
Utilisation
Conçu comme micro polyvalent, il est un standard pour la prise de voix en studio et à la télévision dans les années 50 et 60.
Il devient vite la référence en prise de son de grosse caisse grâce à sa capacité à encaisser les forts niveaux et sa bonne restitution des graves.
Il acquiert la réputation d’être le meilleur micro de grosse caisse du monde à cette époque.
Le D12 est aussi très prisé sur les amplis basse, les tubas ou les trombones.
La série de micros D sortie à cette époque comprend les modèles D19, D20, D25, D30, D36, D45 et leurs variations.
Ce sont tous des variantes du transformateur et et de la cellule que l’on trouve dans le D12.
Caractéristiques
Tous les micros de la gamme D sont conçus pour une excellente réponse dans les basses fréquences.
La capsule large membrane fabriquée à la main inclue une « chambre grave » qui booste légèrement les fréquences entre 60 et 100 Hz.
Sa bande passante descend à 40 Hz.
Le blog Recording Hacks recense six versions :
- D 12 – 60Ω , sans transformateur
- D 12/250 – 250Ω, via transformateur
- D 12/500 – 500Ω, via transformateur
- D 12/HI – “haute impédance” via transformateur
- D 12/50-250 – avec câble 3 fils
- D 12/200 – avec câble 2 fils
Celui-ci est la version 50-250.
Numéro de série 5359.
Il n’y a malheureusement pas de recensement de l’année de fabrication en fonction du numéro de série.
Les tous premiers avaient la pièce de jonction entre les deux grilles en métal.
Elle est ensuite en plastique comme sur celui-ci.
Brochures et spécifications du D12 ici et ici.
Liste des micros du studio ici; parmi eux, voici ceux couramment utilisés pour la grosse caisse :
- 1 Audix D6
- 1 Electrovoice RE 20
- 2 Beyerdynamic M88 TG
- 1 Shure Beta 52
- 1 Shure SM91
- 1 Sennheiser e901
- 4 Sennheiser MD 421
- 1 Sennheiser BF 521
- 1 The t.bone RB500
- 2 Audiotechnica AT 4047-SV
- 2 Aston Spirit