Actualité
Cet article vient compléter l’article Enregistrement à la maison pour les débutants.
Il propose des solutions ou une méthodologie pour résoudre les problèmes de base les plus fréquents rencontrés lors d’enregistrements à la maison.
Le précédent article en décrivant le matériel et en expliquant les termes et les procédures apportait déjà la plupart des réponses.
Celui-ci axé sur les problèmes rencontrés a une approche plus pratique.
Problèmes rencontrés :
- Je n’arrive pas à utiliser les entrées sorties de ma carte son dans le séquenceur audio.
- Mon son ne sort pas pendant que je m’enregistre.
- Quand j’enregistre, je m’entends mais cela n’enregistre rien sur la piste.
- Je m’entends décalé par rapport à ce que je joue.
- Je m’entends deux fois dont une décalée.
- Il y a des craquements dans le son en lecture ou en enregistrement.
- Mon fichier playback n’est pas lu à la bonne vitesse ni dans la bonne tonalité.
- Le fichier audio que je viens de faire n’est pas synchro avec ma vidéo.
- J’aimerais travailler à plusieurs musiciens sur un même projet.
- J’ai perdu des fichiers audio.
1 Je n’arrive pas à utiliser les entrées sorties de ma carte son dans le séquenceur audio
Dans les préférences / réglages audio du séquenceur, sélectionner le pilote ASIO de la carte son.
S’il n’y figure pas c’est que le pilote n’a pas été correctement installé.
Affecter les entrées ASIO aux pistes d’enregistrement et les sorties ASIO à la piste de sortie Master du séquenceur.
Les séquenceurs audio ne peuvent pas utiliser plusieurs cartes son de marques différentes en même temps (une pour l’entrée, une autre pour la sortie par exemple).
Ils peuvent utiliser plusieurs cartes son en même temps à condition que celles-ci utilisent le même pilote ASIO.
Les cartes son d’une même marque n’utilisent pas forcément le même pilote.
Suite à une utilisation précédente du séquenceur sans cette carte son, celui peut avoir gardé en mémoire la sélection d’un autre pilote.
Changer pour le pilote de la carte son voulue.
2 Mon son ne sort pas pendant que je m’enregistre
Cependant, les fichiers déjà enregistrés ou déposés dans le projet sortent normalement sur les écoutes.
La méthode la plus rigoureuse consiste à partir d’un bout de la chaîne audio et à vérifier le fonctionnement de chaque élément en passant au suivant.
Pour cela on peut s’appuyer sur le schéma publié dans l’article précédent et qu’il est bon d’avoir en tête.
En général il n’y a qu’une panne ou erreur responsable du problème mais quand il y en a plusieurs cela peut brouiller les pistes.
Voici un petit diagramme à suivre et la liste des points à vérifier.
Capteur
Le micro fonctionne t-il correctement ?
Pour un statique ou une D.I. active, vérifier que l’alimentation fantôme est bien activée.
Essayer avec un autre micro.
Pour un instrument acoustique avec préampli intégré, vérifier que la pile est bonne, le volume monté sur l’instrument.
Pour un instrument électrique, vérifier que le volume est monté.
Brancher l’instrument dans un ampli pour vérifier son fonctionnement.
Câble en entrée
Faîtes l’effort de choisir les bons câbles en fonction de l’utilisation prévue.
Je vous invite à lire l’article précédent pour comprendre ce dont vous avez besoin.
Des câbles inadaptés munis d’adaptateurs sont sources de dysfonctionnements.
Changer le câble.
Le jack est-il correctement enfoncé dans l’instrument et l’entrée de la carte son ?
Dans le cas d’une DI active avec voyant, celui-ci doit être allumé lorsque l’alimentation fantôme est enclenchée.
Pour vérifier un câble, on dévisse la prise à chaque extrémité et on vérifie que les conducteurs soient tous soudés.
Un câble peut avoir un conducteur sectionné à l’intérieur, cela ne se voit pas.
Conseil d’entretien pour les câbles :
Pour les ranger, il faut les rouler toujours dans le même sens et ne pas les plier.
Pour les débrancher il faut tirer sur la prise et pas sur le câble comme pour les prises de courant.
Affectation de l’entrée ASIO
Vous avez créé votre piste d’enregistrement dans le séquenceur audio.
Vérifier que le canal ASIO qui lui est affecté correspondant bien à l’entrée audio utilisée sur la carte son.
Direct monitoring
Vérifier que la fonction direct monitoring de la carte son est activée et son volume monté (s’il y en a un).
C’est parfois un bouton qui dose le son direct (input) par rapport au son venant de l’ordinateur (computer), comme sur la photo ci-contre avec le bouton MONITOR BALANCE.
Vérifier le routing et le circuit d’écoute si vous utilisez une console de mixage.
Ecoute
Vérifier que le volume casque ou le volume des enceintes est bien monté.
C’est bête mais on se fait régulièrement avoir.
Vérifier la sortie casque en essayant un autre casque, même de petits écouteurs.
Brancher le casque sur un autre appareil pour vérifier qu’il fonctionne.
Certains casques ont un adaptateur jack 6,35mm vers 3″ 1/2 vissé.
Vérifier qu’il n’y a pas de jeu et qu’il est bien vissé.
Vérifier / changer les câbles reliant les sorties cartes son aux enceintes.
L’amplification des enceintes peut lâcher d’un coup sans prévenir, particulièrement pour les petits modèles pas chers.
Si on veut vérifier qu’il y a du son sur les sorties monitoring, on peut les envoyer sur un autre ampli.
3 Je m’entends mais cela n’enregistre rien
Grâce au direct monitoring vous vous entendez mais votre piste n’enregistre rien.
Dans le séquenceur, en entrée de la piste d’enregistrement, vous n’avez pas affecté l’entrée de la carte son que vous utilisez (canal ASIO).
4 Je m’entends décalé quand je joue
Vous vous écoutez à travers le séquenceur audio et pas par le monitoring direct et subissez donc la latence du système.
Voir l’article consacré à la latence ici.
Il faut soit baisser la latence en réduisant le nombre de samples dans le réglage de buffer de la carte son, soit désactiver l’écoute par le séquenceur et activer le monitoring direct.
Si vous jouez sur un instrument virtuel commandé en midi (batterie électronique, pad, clavier), il n’y a pas le choix, il faut baisser la latence.
5 Je m’entends deux fois dont une décalée
Le monitoring direct et l’écoute à travers le séquenceur sont tous les deux activés.
Il suffit de désactiver un des deux (à priori l’écoute à travers le séquenceur).
6 Il y a des craquements dans le son en lecture et en enregistrement.
Le réglage trop faible des buffers de la carte son ne laisse pas assez de temps au processeur pour traiter correctement les données audio entrantes et sortantes.
Il faut augmenter leur valeur ce qui augmente la latence.
Voir l’article consacré à la latence.
7 Mon fichier playback n’est pas lu à la bonne vitesse ni dans la bonne tonalité
Le fichier inséré dans le projet n’est pas à la même fréquence d’échantillonnage que celui-ci.
Il faut convertir le fichier à la bonne fréquence avant de l’insérer dans le projet.
A noter que même les fichiers mp3 sont dépendants de leur fréquence d’échantillonnage.
Il est impératif de vérifier que les fréquences d’échantillonnage correspondent entre celle du projet et celles des fichiers importés.
Les PC ne donnent pas cette information dans les propriétés des fichiers.
L’utilitaire DB Power Amp donne toutes les propriétés des fichiers audio quel que soit leur type lorsque qu’on les survole avec la souris.
Il est payant mais c’est aussi un excellent convertisseur de formats de fichiers audio; il peut traiter les fichiers par groupes.
Les séquenceurs audio ne se comportent pas tous de la même manière lors de l’import de fichier.
Certains préviennent, ou ré-échantillonnent automatiquement, d’autres pas.
8 Le Fichier audio que je viens de faire n’est pas synchro avec ma vidéo
1er cas de figure
Vous vous êtes filmé pendant que vous enregistriez avec votre ordinateur et carte son.
Téléphone portable, GoPro, ou appareil photo numérique, vous récupérez la vidéo et sa prise son associée avec le micro de l’appareil.
Cette prise son d’ambiance va vous servir à resynchroniser le son avec votre enregistrement et vos autres caméra.
Une fois votre enregistrement édité et mixé, vous réalisez quand vous l’importez dans logiciel de montage vidéo qu’il ne fait pas la même longueur que l’audio des caméras.
Vous avez probablement enregistré ou exporté en 44,1 kHz mais la norme pour les fichiers audio accompagnant de la vidéo est 48 kHz.
Vous venez d’importer dans le montage vidéo un fichier de fréquence d’échantillonnage différente sans le convertir.
Il faut donc le convertir en 48kHz avant de l’importer dans le projet vidéo.
A noter que même comme cela il est possible que la synchronisation ne soit pas parfaite; Il faut enregistrer en 48 kHz tout fichier audio destiné à accompagner des images.
2e cas de figure
Vous préparez un enregistrement audio avec des fichiers que vous récupérez auprès d’autres musiciens.
Un ami vous propose de monter un clip vidéo sur un des morceaux et récupère une mise à plat pour commencer le montage pendant que vous finissez le mix.
Quand vous lui envoyez le mix définitif, celui-ci ne fait pas la même longueur que la mise à plat sur laquelle il a travaillé.
Ce n’est pas vous qui avez choisi la fréquence d’échantillonnage (peut-être qu’il n’était pas question de vidéo au départ ) mais les prises ont été réalisées en 44,1 kHz.
Les mises à plat qui ont circulé entre les musiciens ont été exportées dans la fréquence d’échantillonnage d’origine.
L’ami vidéaste en a récupérée une et l’a insérée dans son logiciel de montage sans la convertir en 48 kHz.
Il ne sait pas qu’il vient de faire son montage sur une version accélérée.
Comme il est destiné à de la vidéo, vous exportez votre mix en 48kHz.
Lorsque votre ami importe ce mix dans son projet, il est plus long que la version sur laquelle il a travaillé.
Il n’y a pas d’autre solution que recommencer le montage vidéo.
Il aurait fallu qu’au moment du montage, l’ami vidéaste vérifie la fréquence d’échantillonnage de la mise à plat et la convertisse en 48 kHz.
9 J’aimerais travailler à plusieurs musiciens sur un même projet
Vous préparez des maquettes pour un groupe, chacun enregistre sa partie chez lui, vous voulez échanger les fichiers audio.
La solution la plus simple consiste à travailler sur le même séquenceur audio.
Le premier qui enregistre envoie le projet et les fichiers audio aux autres.
Les suivants n’ont plus qu’à renvoyer le projet modifié et les fichiers audio qu’ils ont créés.
Vous ne travaillez pas tous sur le même séquenceur audio
Plusieurs possibilités :
- Utiliser des formats d’export de projet lisibles par plusieurs séquenceurs
- Utiliser un convertisseur de format de projet
- Consolider les pistes audio à exporter
Autres formats d’export
Il existe un format d’export de projet permettant l’échange entre plusieurs marques de séquenceurs : l’ AAF.
Ce format est lisible par les logiciels les plus complets : Cubase, Nuendo, Protools, Sequoia, Logic Audi, Studio One etc.
Les versions légères de logiciels ainsi que les logiciels les moins chers n’en disposent pas.
Ce format fonctionne indifféremment pour MAC et PC.
Avec le projet AAF, on peut n’envoyer que les fichiers audio ajoutés.
Convertisseur de format de projet
AATranslator convertit les projets d’un séquenceur vers d’autres séquenceurs.
Voir l’article ici.
Consolidation
Terme issu de Protools.
Il consiste pour un ensemble de pistes à transformer le montage des différents fichiers audio qui les constituent en un seul fichier audio par piste ayant tous le même point de départ et la même longueur.
La longueur importe peu mais on peut s’envoyer des fichiers audio tant qu’on sait à quel endroit les insérer dans le projet.
Le plus simple est de les insérer à l’origine et de reconstruire les fichiers audio en intégrant du vide depuis l’origine.
L’enregistrement au métronome, permet de choisir la mesure à laquelle le fichier commence.
Il faut bien reconstruire le fichier audio à partir du point sélectionné en coupant ce qu’il y a avant ou en intégrant le vide jusqu’au début du son.
Il est impératif d’utiliser les fonctions de magnétisation de l’édition (sur la grille) pour être sûr d’être bien calé.
10 J’ai perdu des fichiers audio
Il est important de bien comprendre le fonctionnement de son logiciel sur la gestion des fichiers.
Il faut choisir le dossier dans lequel on travaille et savoir où sont stockés les fichiers audio créés.
Supprimer un fichier de la fenêtre d’édition du projet ne le supprime pas du projet.
Le séquenceur en garde la trace dans sa bibliothèque.
La connaissance du mode de gestion des fichiers supprimés de la fenêtre principale du projet ainsi que ceux de la corbeille est essentielle.
Une pratique courante consiste à enregistrer le projet sous un autre nom dans le même dossier.
Il n’y a pas avec cette méthode de copie des fichiers audio.
Le nouveau projet créé partage les mêmes fichiers audio qui sont restés dans sa bibliothèque dont des fichiers inutilisés.
La suppression définitive de fichiers du projet renommé (les fichiers inutilisés de la bibliothèque par exemple) va aussi les effacer du projet original (cas pour Cubase).
Quand on travaille sur une copie de projet, pour enlever les fichiers audio inutilisés, il faut supprimer les fichiers de la bibliothèque (supprimer leur référence de la bibliothèque) et ne pas les effacer (les détruire).
Liste des publications du site ici.
En ces temps de confinement, il devient essentiel pour les musiciens de savoir réaliser un enregistrement à la maison.
Préparation de maquettes seul, contributions aux maquettes du groupe ou préparation de publications pour les réseaux sociaux, s’enregistrer au téléphone portable ne vous suffit plus.
Seulement voilà vous n’êtes pas familier des outils et procédures d’enregistrement, alors voici les notions de base pour vous lancer.
Cette publication s’adresse essentiellement aux musiciens peu expérimentés dans ce domaine, beaucoup de ce qui est dit ici paraîtra une évidence pour ceux qui pratiquent déjà.
Ils peuvent néanmoins vérifier leurs connaissances.
Je pose deux préalables :
- Vous possédez un ordinateur.
- On ne recherche pas une qualité professionnelle mais la configuration minimum pour fonctionner.
Une majorité de personnes possède un PC et je n’ai pas de Mac alors désolé pour les possesseurs de Mac.
Ceci étant, les procédures et la philosophie sont les mêmes.
J’ai choisi dans un premier temps de suivre la chaîne d’enregistrement pour en expliquer chaque étape, les termes spécifiques et anticiper les problèmes potentiels.
J’évoquerai le matériel utilisé et son fonctionnement pratique.
Dans un deuxième temps je repréciserai la procédure globale et quelques écueils à éviter.
Enfin je vous donnerai quelques critères pour choisir votre matériel.
I La chaîne d’enregistrement :
Il est important de bien comprendre le cheminement du son et du signal audio.
Le schéma suivant plus élaboré, détaille chaque étape.
Chaque boîte présente une fonction dans le parcours du signal audio.
Les flèches représentent les connexions physiques intérieures ou extérieures.
Boîtes et flèches sont autant d’étapes où l’on peut perdre le signal audio.
La connaissance et une bonne compréhension de ce schéma permettront d’identifier les problèmes lorsqu’ils surviennent.
Et ils surviennent immanquablement, que ce soit une panne, une erreur de manipulation, de configuration, le câblage etc.
Les numéros en rouge renvoient au chapitre correspondant.
1 La source et le capteur
La source à enregistrer est soit acoustique :
- voix
- instrument acoustique
Soit amplifiée :
- instrument électrique (guitare, basse)
- synthétiseur, piano numérique, boîte à rythme, batterie électronique
- instrument acoustique déjà muni de capteur.
On placera un micro devant une source acoustique.
Pour les autres il faudra utiliser un boîtier qui adapte l’impédance de l’instrument à celle du préampli et symétrise le signal audio.
Il s’appelle boîte de direct en français, Direct Inject Box en anglais ou D.I.box.
On l’utilise avec les guitares et basses électriques, guitares acoustiques équipée de capteur, claviers vintages type Fender Rhodes etc.
Les claviers modernes, boîtes à rythme ou autres pourront se brancher directement sur une entrée ligne (Line en anglais).
Quasiment toutes les cartes son disposent d’une entrée haute impédance repérée Hi Z ou Instrument ou High Impedance qui remplace la D.I.box.
Il n’est pas approprié de brancher un instrument nécessitant une DI ou une entrée Hi Z dans une entrée ligne.
Cela modifie le timbre de l’instrument (perte d’aigus possible) et manque d’amplification.
Cependant, cela ne risque pas d’endommager le matériel.
Il existe deux types de micros :
Les micros dynamiques et les micros statiques.
Les micros statiques ont besoin d’une alimentation pour fonctionner, pas les dynamiques.
Les Statiques sont plus sensibles que les dynamiques et plus ouverts dans le haut du spectre.
Les dynamiques encaissent plus facilement les forts niveaux et sont moins fragiles.
2 Le câble en entrée
Les câbles mal branchés, inadaptés ou défectueux sont une des causes les plus importantes de dysfonctionnements.
Câble micro
Le câble micro est une connexion dite symétrique.
Il est constitué de trois conducteurs, une masse, un point chaud et un point froid.
Une connexion symétrique protège des perturbations électro-magnétiques et peut véhiculer l’alimentation fournie par le préampli pour les micros qui en ont besoin (statiques, D.I.).
Un câble micro est muni de prises XLR (trois points) à chaque extrémité, il est blindé.
Le blindage est une protection souple en cuivre qui protège des perturbations magnétiques, il est relié à la masse.
Un micro dynamique peut fonctionner avec un câble asymétrique (masse et point chaud ou masse et point froid) mais il perd la moitié de son niveau (-6dB).
Un micro statique ne peut pas fonctionner avec un câble asymétrique.
Câble instrument
Le câble instrument est communément appelé « jack ».
Il est constitué de deux conducteurs dont une masse qui fait blindage et muni de prises jack mono.
Il peut s’utiliser aussi pour les sorties ligne des claviers modernes (boîtes à rythme etc).
Attention, ce câble n’est pas adapté pour raccorder des haut-parleurs (baffle sur ampli guitare par exemple) qui nécessitent une section de conducteur plus épaisse pour véhiculer de la puissance.
3 Le préampli
Il sert à ajuster le niveau du signal audio présent sur l’entrée.
Certaines cartes élaborées on un système de visualisation du niveau entrant.
D’autres ont une LED verte (signal présent) et une rouge (trop fort, écrêtage).
D’autres n’ont rien, il faut surveiller les niveaux dans le logiciel d’enregistrement.
On décide aussi dans le préampli si on alimente les micros statiques.
Cela s’appelle l’alimentation fantôme (Phantom power en anglais), historiquement elle mesure 48v.
Un petit bouton généralement marqué 48v ou P48 est présent pour l’activer.
A noter que les cartes son utilisent souvent des entrées combo.
C’est un connecteur acceptant une prise XLR ou une prise jack instrument ou ligne.
4 Le convertisseur
Il récupère la sortie du préampli en niveau ligne et la convertit en numérique pour être traitée par l’ordinateur.
Sur les cartes son d’entrée de gamme, on ne peut généralement pas accéder aux entrées convertisseur qui sont directement reliées aux sorties préamplis.
Quand les entrées convertisseur sont disponibles, elles sont repérées comme entrée ligne sans possibilité de réglage de niveau.
Il y a également des convertisseurs numériques / analogiques pour les sorties audio.
Ils récupèrent le signal numérique provenant de l’ordinateur.
Le signal numérique est caractérisé par deux valeurs : sa fréquence d’échantillonnage en Hz et sa résolution en bits.
La fréquence d’échantillonnage est le nombre d’échantillons prélevés par seconde, la résolution le nombre de bits qui servent à coder la valeur de l’échantillon mesuré.
Pour le CD la norme est 44,1 kHz 16 bits (44100 échantillons prélevés par secondes)
Pour du son accompagnant une vidéo la norme est 48 kHz 16 bits
Les convertisseurs pour la plupart peuvent travailler en 24 bits, résolution qu’il faudra privilégier pour l’enregistrement.
Plus le nombre de bits est élevé, plus la dynamique est élevée.
Dynamique : différence entre les sons les plus faibles et les sons les plus forts.
Plus la dynamique du convertisseur est élevée, plus il y a de souplesse pour s’adapter à la dynamique des sources à enregistrer.
La dynamique théorique d’un convertisseur 24 bits est de 144 dB (6db x 24 = 144 dB).
En pratique les meilleurs convertisseurs ont 120 dB de dynamique (quelques uns un peu plus).
Cette valeur n’est pas souvent proposée sur les cartes son d’entrée de gamme.
L’extrémité inverse serait un convertisseur 1 bit : du son / pas de son.
5 Interface carte son
Je regroupe dans cette fonction la connectique pour brancher la carte son à l’ordinateur, les canaux ASIO et le routing interne de la carte son.
La connectique est maintenant quasi exclusivement en USB.
C’est de l’USB 2 à prise carrée ou prise USB B.
L’USB3 commence à apparaître avec le format USB C.
Il n’est pas nécessaire pour gérer des cartes avec peu d’entrées/sorties.
Les canaux audio numériques doivent être maintenant envoyés vers l’ordinateur.
Cela se fait à travers des flux de données (streams) au format ASIO .
ASIO, initiales de Audio Stream Input Output, format inventé par Steinberg (Cubase).
Il existe d’autres formats qui ne sont pas utilisés dans ce contexte.
Ils peuvent apparaître dans les menus de choix de driver pour le logiciel de son.
Certaines cartes son ont une interface logicielle spécifique supplémentaire.
Elle offre la possibilité de choisir comment les entrées/sorties analogiques et numériques ainsi que les canaux ASIO sont connectés entre eux.
Je rappelle, canal ASIO = flux de données audio-numériques interne entre la carte son et l’ordinateur.
Ce logiciel de gestion de la carte son, sorte de table de mixage interne ou de matriçage s’installe en supplément du pilote (driver).
Inutile de préciser que c’est le lieu de beaucoup d’erreurs.
Cette fonction n’est pas présente sur les cartes les moins chères et avec peu d’entrées/sorties.
6 Câble carte son / ordinateur
Généralement Câble USB2 mâle type A (ordinateur) vers type B (carte son).
Comme tout câble qui est manipulé souvent, les câbles USB sont susceptibles de ne plus fonctionner correctement au bout d’un certain temps.
C’est particulièrement vrai pour les câbles économiques de marque indéfinie.
7 Interface ordinateur
Connectique ordinateur : USB A
Il faut installer le pilote (driver) pour que l’ordinateur reconnaisse l’appareil branché sur son port USB et par là même tous les canaux audio ASIO qui transitent par ce port.
Une fois ce pilote sélectionné dans le logiciel de son, chaque canal audio disponible en entrée et en sortie apparaîtra avec son nom (dans les menus appropriés du logiciel).
Sans cette étape, la carte son ne peut être utilisée à l’exception de quelques rares cartes son qui fonctionnent sans pilote propriétaire.
8 Logiciel de son, séquenceur audio
Appelé séquenceur audio, il est l’équivalent d’une table de mixage, d’un magnétophone et d’un banc de montage réunis.
Il gère les pistes mises en enregistrement et celles en écoute, le déplacement dans le projet, l’édition (découpage, collage, transformation) des fichiers audio.
On y ajuste l’équilibre en écoute de tout ce qui a déjà été enregistré.
En revanche, on n’y ajuste pas le niveau d’enregistrement des sources audio.
Cela se fait directement avec les préamplis de la carte son .
La plupart de ces logiciels ont besoin d’être configurés à la création de chaque projet.
Il faut leur indiquer le nombre de pistes (tracks en anglais), affecter des canaux ASIO à chaque piste en entrée et en sortie, définir la fréquence d’échantillonnage à laquelle on travaille et choisir l’emplacement d’enregistrement des données audio.
Il n’y a pas à l’ouverture du logiciel une configuration de base qui fonctionne mais on peut généralement en créer une.
9 Stockage
Les pistes audio sont enregistrées sur le disque dur interne de l’ordinateur ou sur un support externe (disque dur ou clé usb).
Il faut préciser l’emplacement du dossier de travail dans le séquenceur audio à chaque création de projet.
Comme pour tout travail informatique, il est important de bien comprendre la gestion des données audio du séquenceur si on ne veut pas en perdre ou en effacer par erreur (oui c’est possible).
Cela implique de savoir comment le séquenceur gère les fichiers audio lors de leur suppression de la fenêtre d’arrangement ou du projet, comment il gère le vidage de la poubelle interne ou la copie de projet, comment il gère les librairies de fichiers audio.
10 Ampli carte son
Un ampli casque avec réglage de volume récupère le signal audio de monitoring sur les convertisseurs numériques/analogiques .
La sortie se fait soit sur une prise jack stéréo 6,35 mm (diamètre) soit sur une prise jack stéréo 3″1/2 (plus petite, comme la prise casque téléphone).
Généralement, une autre sortie est utilisée pour brancher des enceintes amplifiées pour l’écoute de monitoring.
Les sorties monitoring sont souvent deux prises jack 6,35 mm symétriques (L et R).
Elles se présentent comme deux prises jack stéréo mais le signal pour chacune est mono et symétrique comme pour les câbles micro vus au début.
Ces deux sorties mono qui forment une sortie stéréo de monitoring sont normalement commandées par un bouton de volume.
Sur les cartes premier prix, les sorties monitoring peuvent avoir une connectique RCA ou Cinch qui sont asymétriques.
11 Câbles de sortie
Bien faire attention à quelle sortie va être reliée à quelle entrée du système d’écoute.
Une sortie jack stéréo n’est pas la même chose qu’une sortie ligne symétrique mais attention la prise est la même, c’est leur utilisation qui les différencie.
Dans une sortie jack ligne ou jack TRS, il n’y a qu’un seul canal audio, il est symétrique (niveau deux fois plus fort qu’en asymétrique).
Dans une sortie jack stéréo, il y a deux canaux audio (LR) asymétriques.
Bien choisir ses câbles en fonction des prises à relier.
Sur la photo à gauche, la prise Phones est une sortie stéréo, les sorties 1/L et 2/R sont des sorties symétriques sur lesquelles il faut brancher des jacks TRS.
12 Ecoute
On peut brancher un système d’écoute sur la carte son :
Enceintes amplifiées ou ampli avec des enceintes passives.
Bien vérifier que le bouton de volume ou de mute des écoutes est facilement accessible.
Il faut pouvoir éteindre ou baisser les enceintes d’écoute lorsqu’on enregistre près d’elles et les rallumer après.
Certaines enceintes amplifiées possèdent un volume global en face avant d’une des deux enceintes.
II Récapitulatif de tout le processus
Première étape, on installe le séquenceur audio et les drivers de sa carte son.
On lit au passage la notice de sa carte son.
On connecte la carte son à l’ordinateur et on la met sous tension.
Certaines ont un transfo d’alimentation, d’autres sont alimentées par le port USB de l’ordinateur.
Si les drivers ont bien été installés, la carte est reconnue.
On branche un casque sur la sortie casque de la carte et/ou des enceintes de monitoring sur les sorties adéquates.
On n’oublie pas de mettre les enceintes sous tension.
Paramétrage
Ouverture d’un nouveau projet dans son séquenceur audio.
Il faut le paramétrer :
- indiquer le dossier de travail, c’est là que le fichier du projet sera sauvegardé.
Le séquenceur peut être amené à créer des sous-répertoires pour y déposer les fichiers audio créés, les fichiers images des fichiers audio, les fichiers des opérations d’édition etc. - Définir la fréquence d’échantillonnage du projet et sa résolution.
Cela se passe généralement dans un menu « Préférences audio » ou » Paramètres » ou « Projet »
Il est possible qu’on veuille utiliser cet enregistrement sur une vidéo, autant travailler de suite en 48 kHz le format prévu pour la vidéo.
Je renvoie ceux que ça intéresse à une publication dédiée sur le site :
A quelle fréquence d’échantillonnage travailler ?
Résolution : 24 bits - Vérifier que le séquenceur utilise bien le driver de la carte son et le sélectionner si ce n’est pas le cas.
(dans les préférences audio également)
Par défaut lors de la première ouverture, le séquenceur utilise le driver de Windows. - Sélectionner le format audio de travail : wave (wav) pour PC, aiff pour Mac; formats de données non compressés.
- Créer le nombre de pistes d’entrées et de sorties nécessaires.
Router les pistes d’entrées vers la piste de sortie si ce n’est pas fait automatiquement par le séquenceur.
Il faut au moins une entrée mono ou stéréo pour l’enregistrement et autant de pistes que de fichiers audio à insérer dans le projet (les pistes enregistrées provenant d’autres musiciens, fichiers playbacks etc). - Affecter les canaux ASIO aux pistes créées
Choisir la sortie ASIO stéréo correspondant aux sorties d’écoute monitoring de la carte son pour la piste de sortie stéréo du séquenceur (Master). - Régler la latence du système (dans le driver ASIO de la carte son)
La latence
La latence fait l’objet d’une publication sur le site que vous pouvez consultez ici.
L’écoute des pistes en entrée de carte son à travers le séquenceur introduit un retard par rapport au son direct.
Il est recommandé d’utiliser les fonctions de direct monitoring de la carte son pour s’écouter en cours d’enregistrement.
Tant qu’on ne cherche pas à s’écouter à travers le séquenceur pendant l’enregistrement, on peut laisser la latence à une valeur moyenne (256 samples).
Premiers pas, lecture de fichiers audio
Le projet audio est paramétré.
On peut faire un test en important un fichier audio dans le projet et en écoutant sa piste.
Bien s’assurer que la fréquence d’échantillonnage du fichier audio à importer est la même que celle du projet!
Les séquenceurs audio réagissent de différentes manière lorsqu’on essaye d’importer un fichier audio qui n’est pas à la même fréquence d’échantillonnage que celle du projet.
Ils peuvent :
- ouvrir une fenêtre de dialogue pour proposer de convertir le fichier à la bonne fréquence.
- insérer le fichier dans le projet sans rien dire et le convertir à chaque fois qu’il est lu (consomme plus de ressources).
- ne rien faire ; le fichier est inséré à sa fréquence d’origine et lu à celle du projet ce qui cause certains problèmes.
Lorsque qu’un fichier de fréquence d’échantillonnage différente de celle du projet est utilisé sans qu’il y’ait eu de conversion, il en résulte une vitesse de lecture et une tonalité modifiées.
Sans conversion, un fichier 44,1 kHz dans un projet 48 kHz est lu en accéléré avec sa tonalité transposée plus haut.
Un fichier de 48 kHz dans un projet 44,1 KHz sera lu plus lentement avec sa tonalité transposée plus bas.
Pour importer un fichier audio, le glisser déposer (drag and drop en anglais) fonctionne dans la plupart des séquenceurs audio.
Choisir un fichier audio dans son ordinateur, cliquer (gauche) dessus avec la souris et sans lâcher le clic, on fait glisser le fichier pour le déposer dans la fenêtre projet du séquenceur.
On peut le déposer dans une piste déjà existante ou le déposer en dehors des pistes existantes, le séquenceur en crée une.
Les séquenceurs travaillent avec des fichiers mono ou stéréo.
Vérifier qu’on dépose bien un fichier mono dans une piste mono ou un fichier stéréo dans une piste stéréo.
Lancer la lecture, on doit voir l’indicateur de niveau de la piste s’agiter ainsi que celui de la sortie.
On doit récupérer le son dans son casque et sur les enceintes de monitoring en montant les volumes correspondant sur la carte son.
Etape suivante, on enregistre en écoutant une piste témoin.
Nous disposons d’un projet avec une piste playback ou plusieurs pistes d’instruments.
On veut maintenant enregistrer une voix (par exemple).
- créer la piste d’enregistrement et y affecter en entrée le canal ASIO correspondant à l’entrée de la carte son que l’on va utiliser.
- Baisser le volume des enceintes de monitoring pour éviter un larsen et brancher le micro sur l’entrée de la carte son.
Le micro n’étant certainement pas très loin des enceintes, il peut reprendre le son qu’il envoie lui-même dans les enceintes.
Cela crée une boucle sonore au volume croissant se traduisant par un son sur une fréquence fixe appelé larsen (feedback en anglais).
Le larsen peut être latent, une fréquence traîne à un niveau sonore peu élevé (mais audible), ou fulgurant avec une arrivée très rapide à un niveau très élevé.
Il peut intervenir dans tout le spectre de fréquences.
Un larsen fulgurant peut endommager oreilles et enceintes. - Si le micro utilisé est statique on active l’alimentation fantôme.
- Armer la piste en enregistrement (en général, un bouton « rec » ou « R » pour record dans les commandes de la piste).
- Ajuster le niveau sur le préampli en surveillant le crête-mètre de la piste ou celui de la carte son si elle en a un.
Il faut laisser une marge pour ne pas risquer d’écrêter le signal sur les passages les plus forts. - Pour s’écouter on ajuste le niveau de monitoring direct et le volume casque.
On ajuste l’équilibre entre le niveau de voix que l’on entend au casque et le mix des fichiers témoins provenant du séquenceur. - Quand on a un niveau d’écoute confortable lancer l’enregistrement.
Il y a toujours une touche de raccourci clavier pour le faire, généralement « R » ou « * ».
On peut s’y prendre à plusieurs fois pour enregistrer et refaire les parties déjà enregistrées à l’infini.
Il vous faut comprendre comment le séquenceur audio gère les fichiers et les multiples passages sur un enregistrement.
De nombreux tutoriels existent sur le net pour chaque séquenceur audio.
Test latence
Ceux qui veulent tester la latence de leur ordinateur peuvent désactiver le monitoring direct de la carte son et activer le monitoring sur la piste du séquenceur (généralement un petit haut-parleur stylisé).
Vous entendrez votre voix acoustique par l’oreille interne (ou vous enlevez un écouteur du casque) et celle sonorisée à travers le séquenceur.
Vous pouvez aller modifier la latence pour voir comment réagit votre ordinateur quand vous la baissez et quel délai cela représente quand vous l’augmentez.
III Quel matériel faut-il ?
Le préalable de départ est de s’enregistrer seul pour de petites maquettes.
Deux canaux d’enregistrement suffisent :
Machine électrique ou électronique en stéréo, batterie acoustique (grosse caisse et Overhead), instrument acoustique (capteur interne et/ou micro), voix + guitare etc.
Si cela ne suffit pas on peut s’enregistrer en plusieurs passages.
Carte son
Je me garderai bien de citer des modèles, je ne les connais pas personnellement.
Ayant du matériel plus sophistiqué au studio je n’utilise pas ce type de cartes.
Il doit être possible de trouver son bonheur pour moins de 100€.
Voici les caractéristiques à privilégier :
- écoute en monitoring direct possible avec idéalement le dosage du son direct.
- Boutons de volume et prises séparés pour les sorties casque et enceintes
- prise xlr pour les entrées micro (certaines n’ont que des prises jack)
- si on veut enregistrer des claviers et batterie électronique, il faut que les deux entrées puissent basculer en niveau ligne ou en Hi Z.
- Pour les autres cas au moins une entrée micro avec alim fantôme (48v) et une sélectionnable entre micro et Hi Z
- vérifier que la carte puisse travailler en 44,1 kHz et en 48 kHz.
- Si la carte peut enregistrer en 24 bits c’est mieux.
Des problèmes d’incompatibilités peuvent apparaître entre les très nombreuses marques d’ordinateurs, de cartes son et de séquenceurs audio ou lors de mises à jour de l’operating system (Windows).
Certaines marques sont réactives pour adapter leurs drivers aux problèmes rencontrés pendant que d’autres ne les mettent presque jamais à jour.
C’est un facteur de fiabilité important.
Le driver de la carte son est un élément clé, tant pour la stabilité de la station audio numérique que pour ses performances (latence).
Micro
Avec les exigences que j’ai fixé, quasiment n’importe quel micro fera l’affaire.
Sauf pour une batterie acoustique où il faudra un micro spécifique pour la grosse caisse; on pourra compléter par un micro statique en overhead.
Choisissez le ou les micros en fonction de l’usage ultérieur, à plus long terme que vous envisagez.
Un antipop pour atténuer les plosives sur le chant peut être utile, particulièrement avec un micro statique.
Il peut aussi se fabriquer à moindres frais avec un bas et du fil métallique épais ou un cintre en fil de fer.
Antipop : filtre qui atténue l’air envoyé sur le micro lors de certaines sonorités avec la lettre « P » notamment.
Si vous avez besoin d’un pied de micro, je vous déconseille un entrée de gamme ou même un milieu de gamme.
Il faut qu’il tienne fermement dans la position où on le règle et qu’il soit solide pour supporter de nombreuses manipulations.
Il y en a peu qui tiennent vraiment la route…
Séquenceur audio
Aucun n’est à proscrire, tous fonctionnent.
Il n’y a presque pas de gratuits :
- Audacity très succinct que les profs de l’éducation nationale connaissent bien.
- Reaper pendant deux mois.
Reaper coûte 60$ au delà de deux mois, c’est le moins cher des logiciels complets sans limitation. - Studio One 4 Prime version bridée de Studio One de Presonus.
Une version démo complète est disponible pendant 30 jours.
D’autres marques proposent des versions bridées de leur séquenceur phare avec des prix démarrant autour de 60€
Les cartes son sont souvent vendues en bundle avec un séquenceur.
C’est généralement une version légère mais elle suffit pour débuter et faire des maquettes simples.
Mon conseil est de choisir le logiciel séquenceur en fonction des capacités d’aide autour de vous.
Prendre le logiciel dont on connait des utilisateurs que l’on pourra solliciter pour se faire aider.
Si vous êtes en groupe, prendre le même pour tous facilitera les échanges de projets.
Ecoutes
Un casque peut suffire dans un premier temps.
Attention à l’écoute prolongée au casque à fort niveau, cela peut générer des lésions du système auditif.
Toute lésion de l’oreille est irréversible
On trouve sinon des enceintes amplifiées à tous les prix.
Eviter les enceintes multimédia pour ordinateur.
La qualité de votre écoute va influer sur les choix que vous ferez lors des enregistrements et des mixages.
Vous placerez vos micros en fonction de ce vous entendez.
De même vous corrigerez et équilibrerez les instruments dans vos mix et mises à plat en fonction de ce que vous entendez.
A vous de voir en fonction de vos moyens à quel niveau vous placez le curseur.
Soyez raisonnable, il y a toujours mieux (et plus cher).
IV Conclusion
On arrive au terme de ce tour d’horizon de l’enregistrement à la maison.
Il y a bien sûr énormément de points à approfondir mais ce n’était pas l’objectif de cet article.
Beaucoup de ressources sont disponibles sur internet pour compléter cette rapide présentation :
- Tutoriels pour le fonctionnement de votre séquenceur audio
- Tests et essais comparatifs de matériel (micros, cartes son, casques, enceintes)
- Tutoriels technique de prise de son
- Tutoriels mixage
- Placement des enceintes de monitoring
- Acoustique home studio
Quelques ressources sont aussi disponibles sur le site du studio.
Vous pouvez retrouver une liste de toutes les publications du site classées par catégories dans la page Publications.
Vous y retrouverez dans la catégorie Resssources les deux articles cités plus haut ainsi qu’une suite axée sur la résolution pratique des problèmes les plus fréquents :
- A quelle fréquence d’échantillonnage travailler ?
- Latence et station audio numérique
- Enregistrement, problèmes fréquents
Petit article à destination des néophytes qui sont nombreux à se lancer dans des enregistrements à la maison et qui sont confrontés aux problèmes de latence.
Qu’est-ce que la latence avec laquelle il faut composer dans votre STAN, comment contourner le problème ?
STAN, Station Audio Numérique est l’acronyme de Digital Audio Workstation en anglais (abréviation DAW).
C’est un système d’enregistrement et de mixage audio composé d’un ordinateur avec un logiciel séquenceur audio et une carte son.
Vous découvrez quand vous enregistrez que le son de ce que vous entendez à travers votre STAN arrive en décalage avec le son direct.
Ce délai résulte de la latence du STAN.
Définition
La latence est le temps nécessaire à l’ordinateur pour traiter les données audio.
Elle dépend de la puissance du processeur de l’ordinateur et du nombre de tâches qu’il doit gérer en même temps.
La latence est fixée par un réglage dans le driver ASIO de la carte son.
Par ce réglage, le driver impose un temps de traitement à l’ordinateur.
Lorsque le temps de traitement est trop court par rapport aux capacités de calcul de l’ordinateur, des craquements et coupures apparaissent dans le son.
En augmentant le temps de traitement dans les réglages du driver ASIO on soulage le processeur.
Ce temps de traitement se traduit par un délai entre le son émis par le musicien et le son entendu via le séquenceur.
Il peut devenir gênant quand il est trop élevé.
Fonctionnement de la latence
Les données audio sont traitées par paquets et stockées dans une mémoire tampon appelée buffer en anglais.
Ce buffer stocke le nombre d’échantillons (samples en anglais) définis par le réglage du driver ASIO puis les transmet.
Le nombre d’échantillons stockés détermine le temps alloué à l’ordinateur pour traiter le son.
La fréquence d’échantillonnage de travail fixe le rythme de stockage des échantillons.
Elle représente le nombre d’échantillons prélevés en une seconde.
44,1 kHz = 44100 échantillons par seconde.
Un échantillon est pris toutes les 0,0223 ms à 44,1 kHz ou toutes les 0,0208 ms à 48 KHz
Le buffer se règle en multiple de 16 que l’on double à chaque fois : 16 samples, 32, 64, 128, 256, 1024, 2048, 4096
Le flux audio dans l’ordinateur passe par un buffer en entrée et en sortie.
Par conséquent, un son présent sur une entrée et écouté à travers le séquenceur subit deux fois la latence du réglage de buffer.
En augmentant la fréquence d’échantillonnage, on diminue la latence mais on augmente la charge sur le processeur.
Pour y voir plus clair sur le choix de la fréquence d’échantillonnage de travail, vous pouvez aller voir cet article sur le site :
A quelle fréquence d’échantillonnage travailler ?
Rôle du format du port utilisé entre la carte son et l’ordinateur
Plusieurs formats sont disponibles : Thunderbolt, Firewire 400 ou 800, USB 2 ou 3 (l’USB 1 est obsolète).
D’énormes progrès ont été réalisés.
Impensable il y a quelques années, certaines interfaces son passent 128 canaux dans de l’USB 2, exemple la RME Madiface USB : 64 in / 64 out.
Le délai de traitement des données audio est fixé par le driver ASIO indépendamment du format de port utilisé.
Celui-ci joue plus à travers son taux de transfert de données sur le nombre de pistes qu’on peut traiter simultanément.
- USB 2 : 400 Mbits/s
- USB 3 : 5 GBits/s
- Firewire 400 : 400 MBits/s mais solicite moins le processeur que l’USB 2
- Firewire 800 : 800 Mbits/s
- Tunderbolt 10 Gbits/s
- l’USB C n’est pas un format mais une connectique différente qui peut accueillir de l’USB 2 ou 3 ou du Thunderbolt
La qualité des drivers joue donc un rôle plus important que le format du port pour les performances de latence.
Pour ceux qui veulent approfondir : le forum Audiofanzine ou cet article de l’importateur La Boîte Noire du Musicien.
Perception de la latence
Un réglage moyen de buffer de 256 échantillons à 48 kHz représente 256/48000 = 5,33 ms (ou 256 x 0,0208 ms) de latence.
On obtient donc une latence totale de 2 x 5,33 = 10,66 ms lorsqu’on écoute sa piste en enregistrement à travers le séquenceur.
Pour bien faire, il faudrait ajouter les délais de traitement des convertisseurs.
Le temps de traitement pour un convertisseur (A/N ou N/A) va de quelques samples à quelques dizaines de samples.
Soit de moins de 0,2 ms à 48 kHz à plus de 2 ms en fonction des marques et des générations.
Le délai entre deux ondes acoustiques identiques devient bien perceptible à partir d’une dizaine de mètres de distance entre elles (ondes reçues avec une trentaine de millisecondes d’écart).
Mais le seuil de perception de la latence est encore inférieur lorsqu’on chante ou qu’on joue d’un instrument.
Certains y sont sensibles à partir d’une dizaine de millisecondes.
Lorsqu’on utilise un instrument virtuel (plugin dans le séquenceur) commandé par un clavier en midi on ne subit que la latence du buffer de sortie.
Celle-ci peut se constater par le décalage entre l’action sur une touche du clavier et l’arrivée du son.
Comment contourner le problème
Pour palier aux problèmes liés à la latence, on évite d’écouter les pistes en cours d’enregistrement à travers le séquenceur.
Soit en utilisant les fonctions de monitoring direct de la carte son, soit en passant par une console de mixage pour gérer l’écoute.
L’écoute en monitoring direct envoie les entrées de la carte son aux sorties de la carte son sans passer à travers l’ordinateur.
Sur des cartes son élaborées, le monitoring direct se fait après conversion numérique à l’aide d’une interface de mixage logicielle propre à la carte (ex RME et Totalmix).
Sinon le direct monitoring se fait en analogique.
Il n’y a pas de solution similaire pour les instruments virtuels (commandés par un clavier midi), on ne peut les écouter qu’à travers la STAN.
Il faut descendre le buffer à la plus petite latence supportée par le système.
Si la latence reste trop élevée, pendant l’enregistrement, on peut choisir d’écouter via les entrées un son interne du clavier proche de celui de l’instrument virtuel .
On enregistre en midi et on pourra affecter ensuite le plugin d’instrument désiré.
Ce n’est pas idéal car l’interprétation dépend aussi de la réaction de l’instrument joué; si on n’écoute pas le bon…
C’est la raison pour laquelle il faut des ordinateurs puissants pour gérer des instruments virtuels.
Une machine avec un processeur performant et beaucoup de RAM pour les grosses banques de sons.
Liste des publications du site ici.
Il y a peu d’infos et tests sur les capteurs Yamahiko pour piano.
Quelques ingés son m’ont sollicité après avoir vu qu’il y avait un Yamahiko CPS-PF1R au studio.
Voici un petit test comparatif enregistré vite fait lors d’une séance d’accordage.
On y écoutera une paire d’Oktava mk012 cardioïdes en couple ORTF placés dans le creux à l’extérieur du piano et le Yamahiko CPS-PF1R brut et égalisé.
La suspension Audio-Technica AT8449 est conçue pour être utilisée avec les micros AT4033, 4040, 4047/SV (2 exemplaires au studio) et MP, 4050 et 4080.
Tout repose sur un élastique plat, pas des plus faciles à positionner dans lequel vient se loger le micro.
Lorsqu’il casse c’est la galère.
Bien que cela ne paraisse pas évident à première vue, cet élastique peut se changer.
C’est une bonne nouvelle car il coûte 3,49€ chez Thomann (je ne l’ai trouvé que chez eux sous le nom Audio-Technica AT8449 rubber) alors que la suspension coûte 88€.
Pour l’installer, il faut enlever la suspension élastique.
Ce long fil élastique est fermé par une pièce de métal noire repliée dans laquelle il est serti.
Il faudra donc réussir à déplier la patte métallique pour libérer un des deux brins du fil.
On pourra ensuite retirer le fil puis placer l’élastique plat.